LES DEFIS DE LA FAMILLE POSTMODERNE: MENACE OU CHANCE POUR LA FAMILLE CHRETIENNE
Le temps postmoderne commence par l’avènement de la chute du Mur de Berlin en 1989. En passant par le temps moderne caractérisé par l’exaltation de la personne humaine qui fait et nous sert de jonction entre lui et l’époque contemporaine marquée par les découvertes scientifiques. Le postmoderne est marqué tout d’abord par l’anthropocentrisme : éliminer Dieu pour que l’homme devienne dieu et loi morale pour lui-même, pour l’autre et pour la communauté. En suite, l‘exaltation de la seule liberté de l’homme par rapport aux lois préétablies. Le seul critère est le plaisir et l’utile. Enfin, la construction d’un monde, d’un nouveau modus vivendi pour toute l’humanité contrastant donc avec l’ancien ordre jugé dépassé, contraire à la vision du monde hérité des anciens, d’un homme tributeur à un Dieu créateur qui conditionne le bonheur à l’obéissance de la loi.
La postmodernité, peut être dite en plusieurs manières et selon les recherches, en ce qui nous concerne, nous pensons faire allusion à ce qu’elle influe sur la famille, c'est-à-dire, l’influence de la politique internationale, du droit, des médias, de l’éducation et de mode de vie,… qui, d’une manière ou d’une autre tente de changer la compréhension de la famille ou point qu’actuellement, parle-on de familles sous toutes ses formes.
Nous pensons, à travers cette sensibilisation, porter secours aux familles en danger de s’aligner dernière de politiques et pratiques obscurantistes qui détruisent la famille. Aussi, comme le pense sa sainteté Pape Benoit XVI, dans son exhortation apostolique, Caritas in veritate : « continuer à proposer aux nouvelles générations la beauté de la famille et du mariage, la correspondance de ces instituions aux exigences du cœur et de la dignité de la personne devient ainsi une nécessité sociale, et même en œuvre de politiques qui promeuvent le caractère central et l’intégrité de la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, cellule première et vitale de la société, prenant en compte ses problèmes économiques et fiscaux, dans les respect de sa nature relationnelle »
Après la Conférence du Caire (septembre 1994), le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague (mars 1995) et la Quatrième Conférence mondiale des femmes à Beijing (septembre 1995), les conférences organisées ici et là pour célébrer le dixième anniversaire de la Conférence du Caire (Caire + 10) y sont revenu dans leurs objectifs en octroyant plus de droits sexuels et reproductifs encore à la femme et en poussant tous les gouvernements à mettre leur législation en conformité avec les résolutions des grandes Conférences internationales en matière de santé sexuelle et reproductive (cf. résolutions et programmes d'action adoptés au Caire, à Copenhague et à Beijing, réaffirmés en 1997 par la Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, devant être appliqués jusqu'en 2015). Pour ne parler que de pays africains francophones, c'est à la Commission Economique pour l'Afrique que l'Assemblée générale des Nations Unies avait confié la mission de suivre, d'évaluer et de mobiliser des ressources pour l'application des résolutions de la Conférence du Caire en Afrique sub-saharienne
Si aujourd’hui, nous pensons que les conséquences de cette théorie influent et détruisent la famille ou tentent de détruire le lien ontologique de la personne et de la famille, les Nations Unies avec sa politique mondiale multipliera bien sûr ses stratégies d’après 2015 pour s’imposer et imposer cette politique dont l’agenda resté caché pour plusieurs. Le discours du Secrétaire général des Nations Unies de ce 31 Décembre 2014 le témoigne. Je cite : « Nous devons redoubler nos efforts communs pour atteindre tous ces objectifs que nous nous sommes assignés ». La déclaration de Mac NAMARA, Président de la Banque mondiale reste d’actualité. Il dit : « En tant qu’organisme de développement, nous devons donner la priorité au problème de la croissance démographique et demander aux gouvernements qui ont l’intention de recourir à notre aide qu’ils fassent de même et qu’ils adoptent une politique en mesure de stabiliser le taux de la croissance démographique » La déclaration du Millénaire est une résolution en 8 points adoptée le 8 septembre 2000 par l'Assemblée Générale des Nations Unies pour réduire de moitié la population mondiale, assurer le développement durable et éliminer la pauvreté d'ici 2015.
THEORIE ET POLITIQUE PRELUDES
Ce que le monde est actuellement découle de longues et anciennes théories philosophiques qui ont influencé le vécu de populations et la politique souvent directement ou indirectement. La politique mondiale s’en est servi pour l’élaboration des lois et programmes de développement, même les huit objectifs du millénaire. Ceci abouti à réclamer la seule liberté de l’homme comme fondement de tout ce qui est et sera. Par conséquent, ce n’est plus Dieu qui édicte les lois pour l’homme mais ce dernier s’en édicte lui-même selon sa propre raison. Il n’y a rien par excellence d’éternelle, tout doit se faire et se défaire d’après les fantasmes de l’homme.
Nous citerons, en effet, par exemple, Descartes et la table rase du passé, Jacques Monod et la nature par hasard ; Kant qui affirme l’autonomie de la raison et de la volonté et fonde par conséquent la théorie du droit sur la raison, Nietzche proclame la mort de Dieu et de la loi, Sartres et la liberté souveraine de l’homme, Hobbes et le principe de discernement moral dans la notion de plaisir, Alfred Kinsey recommande la liberté sexuelle, Malthus demande une limitation des naissances, Margaret Sanger et Simone de Beauvoir encouragent le féminisme, le genre et la contraception. Dans le même sillage, nous citerons Derrida et sa théorie de déconstruction et autres. Et d’autres, comme le néo marxiste en particulier, « la révolution sexuelle, conçue comme second temps de la révolution sociale de libération, doit être le facteur majeur pour l’instauration d’une nouvelle société dans laquelle l’homme devrait non seulement être libéré de sa dépendance au travail en usine, mais aussi de la dépendance érotique et affective qui s’instaure dans le mariage et de la dépendance de la vie morale. Selon Sgreccia, Marcuse, le représentant principale de cette idéologie, a théorisé sur la libération de la sexualité de l’hétérosexualité et parlera du ‘’polymorphisme’’ et donc du libre choix du sexe.
Par rapport à la politique du ‘’gender’’, Les Nations Unies ont organisé quatre conférences mondiales sur les femmes. Celles-ci se sont déroulées au Mexique en 1975, à Copenhague en 1980, à Nairobi en 1985 et à Beijing en 1995. La dernière conférence a été suivie d'une série d'évaluations quinquennales. La quatrième Conférence mondiale sur les femmes, organisée à Beijing en 1995, a marqué un tournant important dans le programme mondial pour l'égalité des sexes. La Déclaration et le Programme d’action de Beijing, adoptés à l'unanimité par 189 pays, forment un programme pour l'autonomisation des femmes considéré comme le principal document de politique mondiale en matière d'égalité des sexes. Celui-ci fixe des objectifs et des actions stratégiques pour la promotion de la femme et la réalisation de l'égalité des sexes.
De ces conférences ressortirons de concepts comme régulation des naissances, grosses sans risque, autonomisation des femmes, droit sexuels, la contraception, droits des femmes, stérilisation volontaire, mariage sous toutes ses formes, éducation sexuelle et reproductive, droit de choisir. En réalité, la coexistence des interprétations les plus contradictoires, n’est rien d’autres qu’une stratégie manipulatrice pour tromper plusieurs. La définition, par exemple, donnée à la santé sexuelle et reproductive, le paragraphe 7,2 du document final de la conférence du Caire, est une énumération de choix, longue d’un paragraphe, floue, dépourvue des substances claires et ambivalente : santé en matière de reproduction, on entend le bien-être général, tant physique que mental et social, de la personne humaine, pour tout ce qui concerne l'appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement et non pas seulement l'absence de maladies ou d'infimités. Cela suppose donc qu'une personne peut mener une vie sexuelle satisfaisante en toute sécurité, qu'elle est capable de procréer et libre de le faire aussi souvent ou aussi peu souvent qu'elle le désire. Cette dernière condition implique qu'hommes et femmes ont le droit d'être informés et d'utiliser la méthode de planification familiale de leur choix, ainsi que d'autres méthodes de leur choix de régulation des naissances qui ne soient pas contraires à la loi, méthodes qui doivent être sûres, efficaces, abordables et acceptables, ainsi que le droit d'accéder à des services de santé qui permettent aux femmes de mener à bien grossesse et accouchement et donnent aux couples toutes les chances d'avoir un enfant en bonne santé. Il faut donc entendre par services de santé en matière de reproduction l'ensemble de méthodes, techniques et services qui contribuent à la santé et au bien-être en matière de procréation en prévenant et résolvant les problèmes qui peuvent se poser en ce domaine »
COMMENT COMPRENDRE LA FAMILLE TRADITIONNELLE ET MODERNE
Soutenue par une orchestration médiatique, les structures applicatives et la force juridique, on cherche à imposer et à faire croire aux personnes qu’elles sont désormais les artisanes d’une nouvelle ère garante de promesses de bonheur pour tous. Par rapport aux moyens de communication, surtout la télévision et le web; ils servent à la promotion de la liberté morale, de la permissivité sexuelle et des types de familles, dites modernes. Les lois votées presque dans tous les pays, sont influencés par des nouveaux idéaux ainsi définis avec le nouveau vocabulaire y affèrent ont un appui juridique afin que les citoyens du monde les revendiquent comme droit. D’où, la promulgation, au niveau international et national de toutes formes de droit auxquelles nous assistons aujourd’hui: droit sexuel, droit de l’enfant, droit de la femme, droits des homosexuels, droit à la contraception, droit à l’avortement, droit à la libre gestion de la fécondité. La liste est longue. Pas plus qu’hier, nombreuses ONG et organisations régionales se multiplient et se comportent pour humanitaires mais sont chargées d’appliquer cet agenda dont le contenu demeure caché.
Nous parlerons, en effet, des menaces exogènes et endogènes pour la famille. Pour les premières, on voit celles venues de l’extérieur et sont l’expression de la phase opératoire d’un plan de déconstruction tracée par certains lobbies ou groupe de pression qui veulent imposer une nouvelle vision du monde inspirée d’idéologie souvent athée. Ils se donnent des objectifs et méthodes d’action très subtiles. Les deuxièmes, c’est à dire, les menaces endogènes, en Afrique, en particulier, ce sont cette perplexité causée par certaines pratiques culturelles non respectueuses de la dignité de la personne, les pratiques obscurantistes et les problèmes liées aux conditions de vie.
En effet, la famille postmoderne est celle entrainée par une banalisation de la compréhension de l’enfant et de la famille. Selon cette conception, on fait savoir que la famille n’est rien d’autre qu’une union affective qui a la possibilité de se faire et de se défaire quand cela ne va pas.
En suite, c’est la banalisation de la maternité et la promotion du gender. D’où, une sexualité libre et protégée, le sexe est désacralisé, l’important est mis sur la jouissance sexuelle comme acte libre pour le plaisir et l’utile. Enfin, c’est la limitation des naissances qui est envisagée.
COMMENT SURMONTER ET CONSTRUIRE OU CONSOLIDER LA FAMILLE COMME LIEU D’EVANGILISATION
Après un long parcours en détail de ce qu’est la famille aujourd’hui, nous avons tant soit peu frôler les quelques bases sur lesquelles nous pouvons rester confiants ou construire nos familles. Nous pensons nous résumer dans les quelques pensées et exhortations à la lumière de l’Eglise notre mère.
L’expérience de croissance d’une plante nous montre qu’il n’est pas seulement important que la graine croisse pour devenir arbre ou autre chose, elle a besoin des engrains pour pouvoir produire des fruits. La construction de la famille nécessite la construction de plusieurs apports : d’une part l’Eglise, d’autre part l’Etat et aussi la famille elle-même.
S’agissant des menaces exogènes qui ne cessent d’envahir la famille, c'est-à-dire les acquis de la Nouvelle éthique mondiale, quelques pistes de solutions peuvent être envisagées :
Comment alors construire actuellement la famille ?
« Dans la situation culturelle, il est évident que la famille ne peut que se sentir menacée, car elle est attaquée dans ses fondements mêmes. Tout ce qui est contraire à la civilisation de l’amour est contraire à la vérité intégrale sur l’homme et devient pour lui une menace : cela ne lui permet pas de se trouver lui-même et de se sentir en sécurité comme époux, comme parent, comme enfants. Les chrétiens sont appelés à discerner les signes de l’action du Saint Esprit dans la nouvelle culture et à l’évangéliser.
En effet, la famille en ce qui la concerne dans la situation actuelle, a la première responsabilité pour changer le monde et le rendre meilleur. Elle doit prendre aux sérieux cette responsabilité reçue du Créateur, cette fidélité à l’Eglise et à Dieu, comme nous le disons : Dieu ne peut ni nous tromper ni se tromper.
La famille est cette Eglise domestique ; elle a pour tâche de raviver et de promouvoir tout ce que la nouvelle civilisation tend à rejeter. En tant qu’épiphanie de Dieu, la famille cherche à témoigner Dieu autour de la parole méditée et reçue. Ceci à travers une éducation à la foi et à l’amour. C’est ainsi que la famille devient le cœur de l’Evangile d’un amour qui renonce aux chimères.
Comme susdit, la promotion de la famille dépend tout d’abord de la famille elle-même et d’autres facteurs après, comme l’Eglise et l’Etat. Comme nous l’a exhorté sa sainteté Pape Jean Paul II, il faut aller en l’encontre de ce qui est contraire à la vérité intégrale de l’homme. Cette promotion, à notre avis, passera par une rencontre réelle avec le Christ par une éducation à la foi et à l’amour, une transformation de la famille en une véritable église domestique d’une part et d’autre part par la promotion du mariage chrétien et rejet de toute contraception dans le planning familial.
L’Intégralité de ce texte est téléchargeable sur : www.muba-info.blog4ever.com; merci de poser vos analyses pour nous permettre d’aller de l’avant.
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